C’était l’une des plus grosse sortie VR attendue en cette fin d’année 2020. Le retour de la licence Medal of Honor dans un jeu exclusivement réalisé pour la réalité virtuelle. Avec un studio reconnu à la réalisation, Respawn Entertainment, et les moyens financiers d’Electronic Arts, toutes les planètes étaient alignées pour voir arriver un grand jeu VR. Mais si tout était si simple, cela se saurait. Medal of Honor: Above and Beyond est disponible depuis le 11 décembre dernier exclusivement sur PC (Steam et Oculus) et se trouve affiché au prix de 59.99€.
Test réalisé sur Oculus Quest 2 en mode Oculus Link
Un PC armé jusqu’aux dents
Voilà un point sur lequel nous ne nous attardons généralement pas dans nos tests mais qui est ici indispensable. Comme c’est assez habituel, quelques jours avant la sortie de son jeu, Respawn Entertainement a publié les specs techniques recommandées pour pouvoir profiter de ce nouveau Medal of Honor dans les meilleures conditions. Et autant vous dire que ce fut la douche froide pour de nombreux joueurs, nous y compris. Voyez plutôt :
- Système d’exploitation : Windows 10
- Processeur : Intel i7 9700K équivalent ou meilleur
- Mémoire vive : 16 Go de mémoire
- Graphiques : NVIDIA RTX 2080 équivalent ou meilleur
- Espace disque : 180 Go d’espace disque disponible
Le hardware recommandé est donc très très élevé, faisant pâlir les joueurs ayant des configurations remontant à plus de 2 ans. Les développeurs ont rapidement expliqué qu’il s’agissait là d’une recommandation mais que les specs plus faibles pourraient également faire tourner le jeu mais dans une qualité moindre.
Pari pris ! Nous voilà lancés à l’assaut de Medal of Honor: Above and Beyond avec notre PC portable Lenovo (i5 9th Gen, GTX 1660Ti et 16Go RAM). Direction les options graphiques du jeu donc pour essayer de trouver un bon compromis afin d’obtenir de la fluidité et des images pas trop horribles. Surprise, une seule option graphique est au programme et elle concerne la résolution du jeu avec 4 choix : Faible, Moyen, Élevé et Dynamique. Par défaut, l’option dynamique permet d’adapter en permanence la résolution du jeu selon les ressources de votre PC. Après plusieurs essais, c’est cette option que nous avons choisi de garder car le choix « faible » est quasiment injouable en VR. La résolution « moyenne » est également très pixelisée sur notre Quest 2 avec des menus/textes quasiment illisibles. En dynamique en revanche, nous arrivons à profiter de bons visuels dans les scènes pas trop gourmandes mais sommes exposés à des chutes de framerate lorsque le jeu devient plus gourmand.
En clair, si vous voulez profitez pleinement de ce Medal of Honor et ne pas dépenser 60€ dans un jeu qui ressemble à un tas de pixels, assurez-vous d’avoir un PC proche des specs recommandées. Il est tout de même très étonnant de ne pas avoir plus d’options graphiques et encore plus étonnant de voir un jeu si gourmand. Le fossé avec un autre AAA comme Half-Life: Alyx est tout simplement énorme. Sur ce même PC, nous avions réussi à faire tourner parfaitement le jeu de Valve avec des graphismes plus que corrects.
Direction la France occupée
Medal of Honor: Above and Beyond vous met dans la peau d’un soldat recruté par les services stratégiques américains, l’OSS. Pour votre première mission, vous êtes envoyé en France au contact de la Résistance pour participer à la lutte contre les nazis occupants. Par la suite, le jeu vous proposera de nombreux autres environnements avec des missions en forêt allemande, à bord d’un bombardier, d’un bateau ou encore la possibilité de vivre le débarquement, qui est certainement l’un des meilleur souvenir de ceux qui ont joué au premier Medal of Honor. La durée de cette campagne est assez conséquente pour un titre VR puisqu’une dizaine d’heures de jeu sont au programme. Le découpage des premières heures du scénario est assez étrange puisque comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, les différentes scènes manquent cruellement de liens entre elles. Vous êtes propulsés en un lieu, tuez trois soldats, repartez dans une cinématique avant d’aller dans un autre endroit pour une action de quelques minutes également etc… Les scènes d’actions par la suite sont heureusement plus longues et les développeurs ont déjà mis à jour le jeu pour faire disparaître certains écrans de chargement annonçant « Victoire » à tout bout de champs.
Même si le scénario n’est pas le plus intéressant qui soit et se montre même parfois un peu tiré par les cheveux, les développeurs ont en tout cas réussi à proposer un jeu dans lequel on ne s’ennuie pas. Les scènes, les lieux et les propositions de gameplay sont suffisamment variées pour nous donner envie de continuer et puisque ce n’est pas toujours le cas, autant le souligner.
Une technique perfectible
En tant que jeu AAA affiché à un prix parmi les plus hauts des titres VR, on espérait que ce Medal of Honor serait dans la veine de l’excellent Half-Life: Alyx mais nous en attendions certainement trop. Si Respawn Entertainement est un studio de développement reconnu, il s’agissait là de leur premier jeu en réalité virtuelle. Techniquement, le jeu ne tient malheureusement pas la comparaison avec Alyx sur de nombreux petits détails. Niveau interaction par exemple, si les décors du jeu sont remplies de petits objets en tout genre, certains peuvent être ramassés ou cassés et d’autres non alors qu’ils sont parfois identiques. La précision pour attraper tel ou tel objet est d’ailleurs assez navrante. Autre point de détail assez symptomatique, les animations des personnages et surtout leurs expressions faciales sont d’une grande pauvreté.
La répartition de votre équipement est en revanche très bien faite : un pistolet à la hanche droite, les grenades sur le torse, les seringues au poignet et un fusil derrière chaque épaule. Le rechargement des armes est évidemment à faire de façon manuelle. Vous pouvez éjecter votre chargeur vide, en prendre un nouveau au niveau de la hanche gauche, l’insérer dans l’arme et recharger. Chaque type d’arme ayant évidemment sa petite spécificité. Comme dans de nombreux jeux VR, ce point rajoute des montées d’adrénaline lors des fusillades et nécessite évidemment d’être prévoyant d’une zone à une autre.
Petit bémol en revanche en ce qui concerne les grenades qui finissent à nos pieds une fois sur deux au lieu d’être envoyées au loin. Il faut en effet user d’un coup de poignet et non réaliser un geste ample comme si on faisait un vrai lancé. La lunette de visée du sniper est également très maladroitement réalisée.Côté options VR, si la rotation libre n’était pas possible lors de la sortie du jeu, le premier patch est venu l’ajouter suite à la gronde des joueurs. Pour le reste, de nombreuses options d’accessibilité sont proposées et chacun devrait y trouver son compte.
Multijoueur complet et mode Survie
En plus du mode solo, les développeurs ont conçu un multijoueur assez complet avec plusieurs 5 modes de jeu, 10 maps et des parties à 6 contre 6 pouvant être complétées par des bots (pas vraiment méchants). On retrouve évidemment les habituels Matchs à mort, Match à mort par équipe ou encore Domination mais également des modes plus originaux que sont Rayon d’explosion avec des zones spécifiques vous donnant des roquettes et Bombardiers Fou. Ce dernier mode est le plus intéressant puisque les deux équipes doivent poser et désamorcer des bombes pour gagner des points. Les endroits de pose doivent être stratégiques puisque vous donnez des points si votre bombe est désamorcée mais vous en gagnez si elle tue un ennemi.
Et si vous n’en avez pas encore assez avec tout ça, Medal of Honor: Above and Beyond propose aussi un mode survie avec plusieurs modificateurs positifs (munitions illimitées…) ou négatifs (ennemis plus puissants, sprint désactivé…) pour gagner plus de points. Certains y trouveront peut être leur compte mais aucun classement n’est pour l’instant disponible, rendant l’intérêt de ce mode presque nul à ce stade. Pouvoir jouer en duo avec un ami aurait également été un vrai plus.
Verdict : 6.5/10
Nous attendions impatiemment ce Medal of Honor: Above and Beyond, et peut être même un peu trop puisque la déception est présente avec des sensations mitigées. Déçu d’être en face d’un jeu tellement gourmand que seul un faible pourcentage de joueurs pourra réellement en profiter pleinement. La campagne solo est évidemment le point central du jeu, elle est variée mais les premières missions sont assez décousues. La technique est également en deçà de ce qu’on peut attendre d’un jeu à 60€. Le multijoueur est intéressant mais reste à savoir si les joueurs seront toujours au rendez-vous d’ici quelques semaines.