A l’occasion de la Paris Games Week, nous avons eu la chance de rencontrer Sasa Marinkovic, directeur Marketing de la VR chez AMD qui a pu nous présenter la vision de sa société sur la réalité virtuelle avant de répondre à quelques questions.
Créé il y a plus de 45 ans, AMD est aujourd’hui la seule société représentée sur les marchés des processeurs (CPU), processeurs graphiques (GPU) et unités de calcul accéléré (APU). C’est donc tout naturellement que le groupe se retrouve au cœur du marché de la réalité virtuelle aujourd’hui.
Pour toute innovation, Sasa nous explique qu’il y a un point de basculement entre le fait qu’une technologie nouvelle soit adoptée par le plus grand monde. Selon AMD, nous arrivons aujourd’hui à ce point en ce qui concerne la réalité virtuelle. Des déclarations confortées par le fait que la VR dispose déjà d’un écosystème complet autour d’elle avec l’ensemble des facteurs réunis pour perdurer : le hardware (AMD, Oculus, HTC…), le système d’exploitation (Windows 10) et les contenus dans de nombreux domaines apportés par des développeurs (moteurs graphiques, expériences, jeux, films, applications…)
AMD se base également sur des chiffres prometteurs qui comme les 125 millions de comptes actifs sur la plateforme Steam et déjà plus de 100 millions d’utilisateurs sous Windows 10. Le challenge par rapport au jeu PC basique est en tout cas de réussir à proposer des jeux ayant une résolution supérieure à celle des écrans PC tout en augmentant le framerate (nombre d’images par seconde) entre 90 et 120 FPS au lieu de l’habituel 30 ou 60 FPS.
Pour répondre à cette problématique, AMD a lancé un écosystème baptisé LiquidVR qui donne des outils aux développeurs de contenus pour par exemple pouvoir réduire la latence à moins de 10 millisecondes entre le mouvement et la reproduction visuelle de celui-ci . Ce temps doit absolument être le plus petit possible car il peut causer ce que l’on appelle le ‘Motion Sickness’, ou mal de la réalité virtuelle. Un mal qui se compare à celui des transports. Techniquement, AMD s’appuie sur son architecture maison « GNC » qui permet également d’améliorer le framerate et les graphismes.
Sasa nous a ensuite confirmé que AMD faisait partie du programme Oculus Ready annoncé par Oculus lors de l’E3 en juin dernier qui a pour but de proposer des PC compatibles VR à moins de 1000$. Chez AMD, la carte graphique minimale pour entrer dans le monde de la réalité virtuelle est la AMD Radeon R9 290X comme l’avait déjà annoncé Oculus il ya quelques mois.
La VR que l’on connait actuellement n’est selon notre interlocuteur qu’une étape vers un photo-réalisme de la réalité virtuelle dans le futur. Les utilisateurs pourraient disposer d’écrans 16K pour chaque œil (contre 2K par œil actuellement) ainsi qu’une prise en compte des autres sens que la vue pour une immersion toujours plus totale.
Selon Sasa et AMD, la réalité virtuelle est même la quatrième évolution notable dans la lecture de contenus après la radio, la télévision et les ordinateurs. La VR peut être assimiler à une évolution qui rassemble ces trois technologies en une seule.
Nous avons pu également échanger quelques questions :
De combien de personnes est composée la division VR chez AMD ?
C‘est une très bonne question, il y a un mois nous avons créé la branche Radeon Technologies Group dont le principal but est de redéfinir l’informatique immersif. Je ne peux pas vous dire combien de personnes sont dans ce groupe mais c’est un groupe de personnes qui rassemble les meilleurs et les plus brillants de l’industrie focalisés sur la VR.
Vous travaillez donc en collaboration avec les différents constructeurs de casques ? Oculus, HTC ?
Nous travaillons surtout avec HTC mais aussi avec Oculus oui pour amener l’expérience de la réalité virtuelle. Nous supportons d’ailleurs le dernier SDK d’Oculus qui permet maintenant du Plug and Play. PlayStation a aussi annoncé sa propre solution VR et AMD est partenaire de la PlayStation 4.
Personnellement, plutôt HTC Vive ou Oculus Rift ?
Ce sont deux très bonnes solutions avec HTC qui cartographie la pièce avec des capteurs infra-rouge permettant à l’utilisateur de se déplacer mais lorsque vous voyez aussi ce qui est fait sur les démos Oculus Rift, c’est tout aussi fou et personnellement j’aimerais avoir les deux. C’est un peu comme la question Xbox contre PlayStation, qui proposent des choses différentes, donc les deux !