L’année 2019 est une année très riche pour la réalité virtuelle puisque nous commençons à découvrir les casques VR de seconde génération, signifiant une certaine maturité de la technologie qui s’affranchie peu à peu de tous les défauts que l’on pouvait lui reprocher jusqu’alors. Il y a exactement un an, l’Oculus Go permettait à Facebook de proposer son premier casque VR s’affranchissant de câbles. Le 21 mai prochain, c’est un autre casque VR autonome, plus haut de gamme, l’Oculus Quest, qui fera son arrivée sur le marché. Après plusieurs jours entre nos mains, voici notre test Oculus Quest !
Oculus Quest, la VR autonome haut de gamme
[amazon_link asins=’B07R3N7BTB’ template=’CopyOf-ProductAd’ store=’casqvrcom-21′ marketplace=’FR’ link_id=’ae8203bd-c9d3-4c79-9ebc-903c0f0e5b03′]Vendu à partir de 219€, l’Oculus Go est clairement un casque de réalité virtuelle destiné aux « petits » budgets voulant tout de même un certain confort et l’assurance de nouveaux contenu. Avec l’Oculus Quest, on monte clairement en gamme tout en s’affranchissant de l’investissement dans un PC à près de 1000€ pour pouvoir utiliser un Oculus Rift. Le Quest se positionne donc entre ses deux frères. Des graphismes et une puissance permettant de faire fonctionner les même jeux que le Rift tout en gardant l’avantage d’une casque sans fil et autonome.
Des avantages qui ont un prix. Voici ce qu’Oculus nous propose avec en comparaison, les specs des deux autres casques du constructeur.
Oculus Go | Oculus Quest | Oculus Rift S | |
---|---|---|---|
Prix | 219€ (32Go) et 259€ (64Go) | 449€ (64Go) ou 549€ (128Go) | 449€ |
Écran | 1 x LCD | 2 x OLED | 1 x LCD |
Résolution totale | 2560 × 1440 | 2880 x 1440 | 2560 × 1440 |
Angle Vue | NC | NC | 110° |
Processeur | Snapdragon 821 | Snapdragon 835 | NA |
RAM | 3 Go | 4 Go | NA |
Compataibilité | Oculus Store | Oculus Store | Oculus Store, SteamVR, Viveport |
Audio | Haut-parleurs + prise jack | Haut-parleurs + prise jack | écouteurs intégrés |
Contrôleurs | 1 x contrôleur de mouvement 4° de liberté | 2 x Oculus Touch | 2 x Oculus Touch |
Tracking | Suivi interne 3° de liberté | Suivi Oculus Insight interne (6° de liberté) | Suivi Oculus Insight interne (6° de liberté) |
Réglage distance entre pupilles | Non | Oui, physique | Oui, logiciel |
Sur le segment qu’à choisi Oculus pour le Quest, il y a tout de même quelques concurrents déjà en place. Le Lenovo Mirage Solo qui dispose du même processeur que le Quest mais avec une résolution d’affichage inférieure est ainsi déjà disponible à 399€. Du côté de HTC, le Vive Focus avec des specs similaires au Quest est lui aussi déjà sur le marché mais est plutôt destiné aux professionnels avec un prix atteignant plus de 700€. Notre grand comparatif des casques VR vous permettra certainement de vous y retrouver un peu plus dans toutes ces propositions.
Unboxing
Oculus nous a habitué à des emballages de qualité et c’est une nouvelle fois le cas ici. En plus du casque, le constructeur y a inclus deux contrôleurs Oculus Touch ainsi que leur pile, un accessoire pour les porteurs de lunettes, un câble USB de rechargement de 3 mètres et un petit document de mise en route. En revanche, pas de chiffon microfibre en vue comme c’était le cas pour l’Oculus Go. Un détail mais qui est tout de même dommage puisqu’il est en revanche bien indiqué qu’il ne faut pas nettoyer les lentilles avec un quelconque produit.
Côté design, l’Oculus Quest est vraiment très joli à voir. Après quelques utilisations, le plastique mat de la face avant révélera cependant de nombreuses traces de doigts. Le tissu recouvrant le reste du casque pourrait également être sensibles aux tâches incrustées.
Mise en service
Comme tout produit disposant d’une batterie, l’Oculus Quest est utilisable dès sa réception mais il est tout de même conseillé de faire le plein d’énergie via sa prise USB Type-C présente sur le côté gauche du casque.
La petite documentation fournie avec l’Oculus Quest suffit ensuite à vous lancer dans l’aventure. Pour ceux qui avaient déjà lu notre test ou utilisé le casque Oculus Go, le principe de mise en route est identique et tout commence avec un smartphone. Il faut en effet d’abord télécharger l’application Oculus sur un appareil Android ou iOS qui dispose du Bluetooth. A partir de là, vous êtes guidé pas à pas pour configurer votre Quest et notamment lui indiquer à quel réseau Wifi le connecter.
Après les mises à jour logicielles de rigueur, l’application Oculus vous indiquera comment enfiler et régler votre casque. La mise au point du réglage de la distance inter-pupillaire s’effectuera ensuite avec le casque devant vos yeux.
Concernant la batterie, comptez environ 2h30/3h d’autonomie suivant l’utilisation que vous en avez, les jeux lancés et si vous jouez avec des écouteurs ou les haut-parleurs. Pour recharger la batterie complètement sur secteur lorsqu’elle est à plat, une heure environ est nécessaire. Il est aussi possible d’utiliser le casque et le recharger en même temps grâce au câble de 3m fourni.
Le Guardian pour votre protection
C’est le HTC Vive qui avait en premier permis de se déplacer physiquement en réalité virtuelle. Grâce à ses capteurs externes, l’utilisateur du casque VR pouvait se déplacer sans risque dans un espace de quelques mètres. Avec la VR autonome, sans fil et pouvant être utilisée n’importe où, Oculus devait trouver une réponse alliant sécurité, liberté de déplacement et immersion. Cette solution : Guardian.
Il s’agit tout simplement d’une zone que le possesseur de l’Oculus Quest peut définir à tout moment et dans laquelle il sera en sécurité pour évoluer. Le principe est aussi simple qu’ingénieux. Avec le contrôleur Oculus Touch, vous dessinez au sol la zone dans laquelle ne se trouve aucun objet ou aucun meuble. Le logiciel vous laissera ensuite bouger comme vous le souhaitez dans cette zone et vous préviendra lorsque vous vous approcherez trop près des limites que vous avez fixé. Le gros point fort de cette fonction est la possibilité de définir des zones qui ne sont pas forcément carrées et vraiment adaptées à votre environnement. Oculus recommande tout de même une zone minimale de 2 x 2 mètres qui peut s’étendre jusqu’à 7,60 m x 7,60 m au maximum.
Pour certains jeux qui le permettent, il est également possible de passer en mode « fixe » ou « assis ».
Ergonomie
Une fois cette configuration terminée et le casque correctement enfilé, vous voilà enfin arrivé sur l’interface Oculus Home. Rien de nouveau de côté là puisqu’il s’agit de la même que celle du Rift et du Go. C’est à partir de celle-ci que vous pourrez télécharger et lancer vos jeux et applications, accéder aux diverses options de configuration etc…
Une fois le Quest mis sur la tête, les premières impressions sont plutôt bonnes. Par rapport au Rift, le système de fixation est légèrement différent puisqu’il englobe le dessus de la tête. Une bonne chose puisque ce nouveau casque est légèrement plus lourd. Les ajustages du serrage se font via des scratchs sur le dessus et de chaque côté. Un système de ressorts sur branches latérales permet de plaquer le visage contre le casque. Oculus a échangé la mousse du Rift contre du nylon qui est certainement plus hygiénique mais un peu moins doux.
Comme expliqué plus haut, les porteurs de lunettes pourront très simplement ajouter un élément en plastique pour permettre d’éloigner les lentilles de leurs yeux de quelques centimètres. Le confort est donc au rendez-vous et les sessions de plus d’une heure pourront s’enchaîner sans problème.
En ce qui concerne les Oculus Touch enfin, l’ergonomie est également très bonne avec quelques petites modifications par rapport à la première version sortie en 2016 pour le Rift. Tous les éléments tombent naturellement sous les doigts : un stick, deux boutons A et B, une gâchette pour l’index et une seconde pour le majeur sur le côté.
Image
Le tableau partagé un peu plus haut montre clairement que le Quest propose la meilleure résolution des casques Oculus disponibles jusqu’à présent mais ce n’est pas le seul avantage du casque. Deux écrans OLED de 1440 x 1440 pixels chacun permettent de limiter très nettement l’effet de pixellisation de l’image. L’avancée par rapport à l’Oculus Rift premier du nom est immense. Même si l’image n’offre pas encore le rendu d’une télé 4K, elle est tout de même agréable à regarder.
Les différentes sangles du casques permettent d’ajuster au mieux la position du casque verticalement pour aligner les lentilles avec vos yeux. Le réglage de l’écartement des lentilles permet ensuite d’être certain d’obtenir l’image la plus nette possible.
Un capteur détecte la présence ou non de votre visage devant les lentilles pour mettre en veille les écrans dès que vous enlevez le casque.
Audio
Côté son, l’absence d’écouteurs intégrés comme on le voit de plus en plus sur les nouveaux casques VR ne vous aura pas échappé. A la place, des haut-parleurs cachés dans les branches latérales vous donneront un son stéréo qui fait le job sans être vraiment immersifs. Pour une meilleure qualité et accessoirement, éviter de déranger tout le monde, il faudra passer par des écouteurs ou un casque audio. Ce dernier étant bien entendu moins pratique compte tenu du système d’attache du casque mais cela fonctionne tout de même. Il faudra également oublier les fameux écouteurs sans fil à la mode puisque le Quest ne bénéficie malheureusement pas de cette fonction.
Le Quest dispose de deux ports mini-jack 3,5 mm situés de chaque côté du casque. Nous nous sommes demandés pourquoi les designers avaient prévus deux ports et la seule explication est certainement l’arrivée prochaine d’écouteurs se branchant séparément à droite et à gauche pour éviter de s’emmêler. Oculus avait déjà proposé des écouteurs similaires à 59 pour l’Oculus Rift.
Tracking
Comme annoncé plus haut, 2019 marque le début de la fin pour les capteurs de mouvement externes aux casques de réalité virtuelle (le Valve Index est là pour nous faire mentir). L’Oculus Quest intègre à la place, quatre caméras situées sur sa face avant. Elles servent à retranscrire les mouvements de la tête dans l’espace mais également à détecter les contrôleurs Oculus Touch. Ces derniers proposent également un suivi de mouvement impressionnant avec une précision de l’inclinaison des mains et une retranscription des pouces, index et majeur grâce aux touches des contrôleurs.
Le résultat est à la hauteur de ce que l’on peut voir sur les casques PC existants. Les mouvements sont retranscris précisément et seuls quelques pertes du suivi des Touch est à noter lorsqu’on les positionnent dans les angles morts des caméras (derrière nous ou trop près du visage par exemple)
Autre détail à prendre en compte, le système ne fonctionne pas dans le noir total ainsi qu’en présence de trop de lumière. Raté pour pouvoir profiter du casque sur votre terrasse ou devant votre baie-vitrée en cas de temps très lumineux/ensoleillé. Pas de problème en revanche pour une utilisation extérieure si vous vous placez à l’ombre.
Un contenu de qualité au rendez-vous
Il y a plusieurs mois, Oculus nous a promis un lineup très complet de 50 jeux et applications pour la sortie de l’Oculus Quest le 21 mai prochain. Parmi ces titres, du contenu de très haute qualité avec quelques uns des meilleurs jeux VR jamais créés portés sur Oculus Quest : Beat Saber, Superhot VR, Creed: Rise to Glory…
De nouvelles créations arriveront aussi pour la sortie du casque comme Journey of the Gods du studio Turtle Rock ou encore Sports Scramble, un genre de Wii Sports pour Oculus Quest. Les joueurs ayant achetés certains de ces jeux pour le Rift pourront y jouer gratuitement sur Quest. Voici une liste non exhaustive des jeux Oculus Quest disponibles dès le lancement :
- Ballista
- Creed: Rise to Glory
- Face Your Fear 2
- Journey of the Gods
- Space Pirate Traier
- Beat Saber
- Dance Central
- Dead and Buried II
- Sports Cramble
- SUPERHOT VR
- RUSH
- Angry Birds VR: Isle of Pigs
- Keep Talking and Nobody Explore
- I Expect You To Die
- Ultrawings
- Thumper
- Apex Construct
- Racket Fury: Table Tennis VR
Retrouvez la liste complète des jeux et applis qui seront disponibles le 21 mai.
Concernant les jeux déjà sortis sur Oculus Rift, la qualité sur le Quest est la plupart du temps vraiment équivalente. Le fait d’être dispensé de câbles est vraiment un plus pour les jeux comme Beat Saber ou Dance Central. On s’est également éclatés avec le jeu de tennis de table Racket Fury et le très flippant Face your Fears 2.
Le fait que bon nombre des jeux du Quest viennent de l’Oculus Rift signifie que le casque autonome est capable de le faire tourner et qu’il est donc fort possible que les futures sorties de jeux sur le Rift arrivent également sur le Quest. L’avenir est donc assuré.
Verdict : 8.6/10
Nous attendions la sortie de l’Oculus Quest avec impatience et force est de constater que nous avions raison. Nous avons ici un produit de qualité, avec de nombreux points forts évidents liés à son autonomie et qui gomme les principaux défauts que l’on pouvait faire à la VR jusqu’ici : image pixelisée, manque de contenu… Oculus propose un casque VR pouvant faire tourner plusieurs jeux actuels de son Rift parmi lesquels des immanquables. Ceux qui ne souhaitent ou ne peuvent investir dans un PC de compétition peuvent maintenant en profiter. L’Oculus Quest a de beaux jours devant lui !
Je vous trouve durs avec l’audio. Je trouve justement que le son est parfaitement assez fort pour être immersif, mais il est vrai qu’on en fait profiter toute la maison. Les mini écouteurs sont vraiment chers en revanche gloups